La place des émotions en accompagnement
- Isabelle Pitre Coaching Inc.
- 12 mai
- 2 min de lecture

Lorsque je parle de ma formation « Accompagnement de fin de vie », beaucoup me questionnent sur mes émotions et expriment leur incapacité à gérer une telle situation. Parfois, on me demande même si je suis insensible… alors que je suis hypersensible !
Pour illustrer ma pensée, je souhaite partager une situation vécue. Lorsque j’ai accompagné mon beau-frère et ma sœur aux soins de fin de vie de la mère de celui-ci, l’animatrice spirituelle est entrée en pleurant dans la chambre, écartant la famille pour rejoindre la patiente. Elle a pleuré longuement, au point où la famille a dû la consoler. Son intervention n’a été d’aucune utilité ni pour la dame ni pour sa famille. Cette expérience m’a amenée à réfléchir sur le rôle de l’accompagnant et sur les limites émotionnelles à respecter vis-à-vis du malade et de ses proches.
Il est impératif, pour tout accompagnant, d’être solide et de dégager de l’assurance afin que la famille ne ressente ni crainte ni doute quant à sa capacité à gérer les situations qui se présenteront. Pour ma part, face aux diverses situations vécues, j’ai toujours su compartimenter mon esprit afin de distinguer les différentes sphères de ma vie et de ne pas laisser les émotions m’envahir. Il s’agit d’un défi constant : jongler entre empathie, solidité et délicatesse dans le traitement des situations, tout en conservant son sang-froid. Manifester une véritable empathie sans surcharger émotionnellement les personnes concernées est une compétence qui se développe avec le temps et grâce à de nombreuses lectures personnelles. J’admets avoir pleuré et ressenti des émotions, mais il est essentiel de se connaître et de prendre du recul si nécessaire pour récupérer. Personnellement, ma voiture a souvent été un lieu où je pouvais exprimer mes émotions et lâcher prise à la fin de la journée.
Les stratégies développées au fil du temps pour assurer une protection émotionnelle incluent la connaissance de soi, l’identification de ses limites en termes de clientèle, la clarification des objectifs d’accompagnement souhaités, ainsi que l’évitement des situations professionnelles non désirées. De plus, il est essentiel de se permettre de lâcher prise et d’exprimer ses émotions, par exemple en pleurant dans un environnement approprié, comme son véhicule ou son bureau. Les émotions ne doivent pas être considérées comme des obstacles ni comme des ennemies : il est crucial de les comprendre, de se connaître et de faire preuve d’honnêteté envers soi-même.
Myriam Blais, Étudiante en accompagnement fin de vie 1er cycle
Rédactrice pour L'École Isabelle Pitre Coaching Inc.
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