Le temps arrange t-il vraiment tout ?
- Isabelle Pitre Coaching Inc.

- 24 nov.
- 2 min de lecture

Lors d’un événement marquant, qu’il soit heureux ou douloureux, l’entourage tente souvent de nous consoler en répétant : « Laisse aller, le temps arrangera les choses. »
Cette expression est prononcée comme si le temps possédait un pouvoir magique, capable de guérir, soulager et faire oublier après quelques semaines, mois ou années. Mais est-ce réellement le cas? Le temps a-t-il, à lui seul, le pouvoir de réparer les cœurs brisés et d’apaiser les âmes meurtries?
Je pense à l’histoire d’une dame proche de moi. En l’espace de douze heures à peine, elle perdit sa mère en fin de vie, puis son mari, décédé subitement à la suite d’une complication cardiaque survenue après une opération. La perte de ces deux êtres chers fut un choc terrible. Et pourtant, aux funérailles de sa mère comme à celles de son mari, on lui répétait : « Tu verras, le temps va arranger les choses. » Était-ce une maladresse? Ou simplement un manque de mots justes pour répondre à une telle détresse?
Quoi qu’il en soit, malgré l’écoulement des jours, des semaines et des mois, la douleur, la colère et les émotions négatives demeuraient présentes. Le simple passage du temps ne suffisait pas à apaiser ni à cicatriser les blessures intérieures. Attendre que le temps fasse tout le travail ne garantissait en rien la disparition des peines ou des ressentiments : ces émotions pouvaient persister, intactes, malgré les années.
Le déclic survint lorsqu’une personne des assurances lui expliqua les démarches pour obtenir son permis de conduire et conserver l’automobile de son mari. Elle comprit alors que le temps ne lui donnerait ni autonomie, ni indépendance. Le temps pouvait peut-être atténuer certaines blessures, mais il n’avait pas le pouvoir de guérir. Elle devait se lever et reprendre sa vie en main, malgré le temps qui passait.
Le temps qui s’écoule peut offrir un espace pour souffler, prendre du recul et laisser les événements se déposer. Mais il est essentiel de reconnaître que le temps, à lui seul, ne peut agir concrètement : il ne prend pas le téléphone pour demander de l’aide, il n’entreprend pas les démarches nécessaires à la guérison. Rester passif dans l’attente que la souffrance disparaisse comporte des risques, notamment l’apparition de symptômes dépressifs, voire d’une véritable dépression. Cette posture peut aussi nourrir une attitude de victimisation si l’on s’accroche à l’idée que « le temps arrange les choses ».
Certes, le temps est un allié précieux dans le cheminement vers la guérison. Mais il ne détient pas le contrôle sur nos vies. Pour guérir, il est indispensable de prendre des initiatives, d’agir, et de ne pas se contenter de laisser les minutes s’écouler.
Myriam Blais, étudiante au parcours en accompagnement fin de vie et rédactrice pour L'école Isabelle Pitre Coaching Inc.
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