Question d'héritage
- Isabelle Pitre Coaching Inc.

- 20 oct.
- 2 min de lecture

La famille, bien présente auprès de celui qui est mourant, est souvent animée de bonnes intentions et de bienveillance. Mais est-ce toujours le cas ? Comme le dit le dicton : « Toute bonne famille a son histoire. » Et bien souvent, elle cache quelques squelettes — sans jeu de mots — dans le placard… ou plutôt dans un placard familial. Ces secrets ressortent, malheureusement, au mauvais moment et au mauvais endroit.
Prenons un exemple fictif mais réaliste : une famille composée de frères et de sœurs. Le père est déjà décédé, et seule la mère incarne encore la figure parentale. Or, voici que la matriarche est en fin de vie. Allongée dans son lit, somnolente mais encore lucide, elle est entourée de ses enfants, réunis à son chevet. Ils se remémorent des anecdotes du passé, rient de leurs bons comme de leurs mauvais coups. Puis, un simple souvenir évoqué vient brusquement changer l’atmosphère de la pièce. L’une des filles affirme avoir acheté la bague précieuse de leur mère, ce qui provoque la colère d’un frère qui revendique cette bague. Une véritable chicane éclate, non seulement pour la bague, mais aussi pour les autres biens accumulés au fil des années.
La pagaille s’ensuit, laissant la mère dans son lit, au cœur de cet ouragan émotionnel. Le personnel soignant doit intervenir pour calmer les esprits et rappeler à chacun que ce n’est ni le moment ni l’endroit pour de tels comportements, irrespectueux envers leur mère.
Malheureusement, ce genre de situation survient bien plus souvent qu’on ne le croit. Les membres d’une même famille portent en eux des irritants, des blessures ou des conflits non réglés. Et lorsque les émotions liées à la fin de vie s’en mêlent, tout cela peut ressurgir et exploser.
Dans l’exemple cité plus haut, les tensions auraient pu être évitées si des consignes claires avaient été établies. Des directives précises, qui héritera de tel ou tel bien, qui peut entrer dans la chambre et avec qui, peuvent prévenir bien des conflits. Car parfois, ce sont les membres les plus proches qui se disputent.
Il n’est pas toujours facile de tout prévoir à l’avance. Mais dès qu’un pronostic est posé, il devient essentiel que la personne malade puisse exprimer ses dernières volontés : qui recevra quoi, qui elle souhaite avoir à ses côtés, le type de funérailles qu’elle désire, etc.
Les dernières volontés. Un sujet délicat à aborder avec nos parents et nos proches, mais ô combien important. Les arrangements funéraires, le testament, qu’il s’agisse des biens ou de l’argent, doivent être discutés pour éviter les chicanes, voire l’éclatement de la famille après le décès du parent.
Myriam Blais, Étudiante en accompagnement de fin de vie
Rédactrice pour L'école Isabelle Pitre Coaching Inc.
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